Datasanté, fooding, bien-être, quand la tech s’attaque au care

L’avènement des nouvelles technologies et la mobilisation d’algorithmes extrêmement performants dans le diagnostique de maladies soulèvent la question de la santé de demain. La médecine sera-t-elle virtuelle ? Des robots remplaceront-ils nos médecins ? Que deviennent nos data santé ? que sera la santé au 22e siècle ?

Rendez-vous les 13 & 14 à la Galerie des Gobelins – Mobilier national où Futur.e.s décrypte la santé de demain : data santé, viande sans viande et soins virtuels sont au programme !

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Crédits : iStock

Comment l’innovation numérique va sauver l’humanité (no joke)

Les progrès technologiques ont accéléré les découvertes et démultiplié les trouvailles scientifiques. En 2003, après dix ans de recherche, Sydney Brenner, H. Robert Horvitz et John Sulston ont obtenu la première séquence d’un génome humain. Aujourd’hui un après-midi suffit pour arriver au même résultat. Le numérique a permis une croissance exponentielle de la collecte de données indispensables à l’innovation et aux progrès médicaux, un coup de veine pour la recherche en santé ! En 2003 ce génome a failli être privatisé et exploité à des fins commerciales, les deux scientifiques l’ont publié in extremis pour que ce séquençage aille dans le domaine public. Un exemple vieux de quinze ans mais encore d’actualité : en santé, comme dans beaucoup d’autres domaines, la propriété des données est devenue un enjeu de taille et les usagers demeurent les derniers informés. Une santé où les data ne sont pas dopées est-ce que c’est encore possible ? Prendre soin de soi ne passe-t-il que par la médecine ?

Crédit : Oliver Ludlow

Et si les robots remplaçaient les médecins ?

On n’arrête plus le progrès médical, la démocratisation des nouvelles technologies a permis leur mobilisation dans la recherche en santé. Les innovations médicales sont aussi variées que nombreuses : 5th dimension a mis au point des lunettes qui permettent de mieux entendre. Le numérique est aussi détourné pour un usage thérapeutique, la start-up Défis VR utilise la réalité virtuelle pour améliorer la rééducation de patients tétraplégiques, des drones sont utilisés pour la livraison d’organes. Dernièrement un cathéter autonome a servi pour opérer des coeurs de cochons. Cette pratique inédite où les chirurgiens étaient assistés par ce cathéter suggère, qu’à terme, certains actes chirurgicaux pourraient être pratiqués par un robot autonome.
Outre les innovations technologiques le numérique a modifié et accéléré les pratiques de soins. Les plateformes de télé-consultations ont proliféré à grande vitesse, désormais appeler un médecin pour obtenir une ordonnance est possible. Une des attaques adressées à la médecine numérisée est la perte du relationnel dans le processus de soin. L’empathie, le lien entre un soignant et son patient, la manière dont un diagnostic est annoncé sont autant de facteurs de succès que le traitement mis en place.
La santé en ligne se décline d’une autre forme, celle de la dématérialisation du médical :  les prises de rendez-vous passent par Doctolib, on consulte Doctissimo avant de voir un médecin. Cela change le rapport entre le patient et le médecin, celui-ci se trouve pris dans un rapport d’immédiateté où sa disponibilité et ses compétences peuvent être remises en cause. De plus en plus d’applications proposent un suivi personnalisé selon des maladies spécifiques, ce qui permet une véritable anticipation des risques. Cela signifie aussi que les données des patients sont enregistrées posant la question de l’anonymat des usagers. La médecine numérique est en passe de devenir une nouvelle norme, aussi il est nécessaire de se pencher sur la protection des data santé avant que celle-ci ne soit balayée sous le tapis.

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Marion Verdaguer, L’infirmière qui a inventé thralelho.
  • Christine Azevedo, Directrice de recherche Inria et responsable de l’équipe-projet CAMIN à Inria Sophia.
Crédits : iStock

Santé en ligne : sortez couverts

En 2013, l’application Clue, consacrée au suivi des cycles de menstruation, a été mise en ligne. Une bonne nouvelle pour les MenstruTechs qui étaient plutôt boudées par le numérique jusqu’alors !
Depuis les applications se sont multipliées et les personnes menstruées peuvent notifier leurs jours de règles, leur libido, leur pilosité et même leur température corporelle afin de suivre au mieux les fluctuations de leurs corps. Des informations si hautement intimes que l’on confie sans se méfier à nos téléphones, mais que deviennent ces données ?
Les applications de suivi de règle sont un exemple parmi tant d’autres de la collecte de data sans que les utilisateurs en aient réellement conscience.
Actuellement, la France détient 260 bases de données publiques dans le domaine de la santé. Ces bases recoupent quantité de données objectives et très exhaustives sur une grande échelle de population. Une fois exploitées ces données permettent d’identifier les facteurs de risque de maladie et ainsi de mettre en place des préventions ciblées et efficaces, d’aider au diagnostic des maladies et au développement d’outils permettant la personnalisation des traitements, de faire un suivi de l’efficacité des traitements, de faire une veille sanitaire et de prévenir les risques d’épidémies…
Moins de maladies et de meilleurs traitements ? Qui ne signerait pas immédiatement ? Pourtant cet amas de données soulève des questions éthiques qui deviennent de véritables défis déontologiques. Ce développement dépeint comme une aubaine se justifie-t-il qu’on sacrifie la vie privée sur l’autel de la santé publique ? Recherches internet ou objets connectés transmettent des données très privées, à l’insu des usagers et parfois à des fins commerciales. La collecte des données médicales n’est pas systématiquement synonyme d’un flicage des patients, toutefois il faut que les utilisateurs soient conscients des risques que représentent l’enregistrement et la transmission de leurs données personnelles.
Alors, anonymisation des données, oui ? non ? A quel degré et avec quelles limites ? Réponse à Futur.e.s !

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Anne-sophie Taillandier, directrice de la plateforme Big Data TeraLab.
  • Pierre-Alain Jachiet, Entrepreneur d’Intérêt Général au Ministère des solidarités et de la santé.
  • Nathalie Devilliers, docteur en droit international et experte de la question des relations entre Big Data et santé.
  • Thomas Dutieu, directeur de la conformité à la CNIL
Crédit photo : handelsblatt.com

Manger, bouger et innover !

Une question phare de cette décennie est le bien-être individuel : yoga, jus de fruits frais et application contre le stress, tout y passe ! Le bien-être est revalorisé que ce soit mental ou physique, «un esprit sain dans un corps sain» pour paraphraser Juvénal.
C’est pourquoi l’économie s’adapte au vieillissement de la population, on parle de la Silver Economie. Cela impacte tous les secteurs : transports, loisirs, alimentation, santé… Les marchés s’adaptent au vieillissement et à la question du bien-vieillir. Ce phénomène est une opportunité pour de nouveaux projets, tel que Frail project qui a mis au point une montre connectée afin de prévenir les risques de chute chez les personnes âgées.
La santé est un terrain fertile pour l’innovation technologique, d’autant plus que les consciences écologiques rejoignent les prescriptions médicales. Car en déplaise aux carnistes mais la viande rouge a mauvaise presse, elle bouche les artères et l’élevage est l’un des secteurs les plus polluants. C’est là qu’intervient la viande artificielle !  La révolution dans l’assiette qui promet une alimentation plus rapide, plus saine, plus respectueuse de l’environnement et, cerise sur le gâteau, sans souffrance animale. Didier Toubia, co-fondateur d’Aleph Farms, une start-up dont l’objectif est de produire des steaks de boeuf cultivés en laboratoire, explique que « Le malaise par rapport à l’abattage va bien au-delà des vegans ». Cette «viande durable» a pour objectif de se substituer à la viande industrielle et à l’élevage intensif. Mais comment envisager ce marché alors que la consommation de viande ne fait qu’augmenter dans le monde ? Un consumérisme alimentaire encouragé par les entreprises de distribution et de livraison instantanée, au péril de l’environnement alors que les besoins alimentaires sont déjà plus importants que prévus. Pourtant si les plateformes de livraison à domicile ont pris le pas médiatique dans l’univers de la foodtech, des alternatives innovantes réfléchissent aux meilleures façons de nourrir nos sociétés.

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Camille Rumani, CEO de EatWith, « Le airbnb de la table ».
  • Paul Lê, fondateur de La Belle Vie, traiteur de plats frais livrés en moins d’1h.
  • Maxime Bussy, président fondateur d’Agrof’Ile, boulanger au Brichton.
  • Guillaume Fourdinier, co-fondateur et CEO d’Agricool, start-up d’agriculture urbaine.
  • Alessia de Biase, responsable scientifique du LAA (Laboratoire architecture anthropologie).
  • Didier Toubia, ingénieur français et co-fondateur d’Aleph Farms

Liberté, égalité, data santé

Imaginez un monde où les outils de gestion des données et les dispositifs intégrés transforment les soins de santé en une expérience numérique innovante. Imaginez un système de gestion des soins de santé plus efficace et hautement personnalisé. Un monde où les maladies génétiques seront détectées et éliminées avant la naissance. Ça vous laisse rêveur ? Pourtant on ne peut faire abstraction de cette petite voix insidieuse qui demande “où vont nos données ?”.
Comment ces informations sont utilisées et par qui ? Alors aura-t-on encore notre mot à dire sur nos soins ? Réponse le 13 & 14 juin.

Alors prenez vos billets pour Futur.e.s et découvrir et réinventer la data santé !