La culture : vers le futur et au delà !

Les médias, culture & arts, inspirés et transformés par le numérique imaginent des récits innovants qui rassemblent et –parfois- divisent, alors rendez-vous à Futur.e.s pour donner votre voix au récit de demain !

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La mondialisation n’est pas qu’économique. La dimension culturelle du monde globalisé est quelques fois délaissée par les penseurs, pourtant la mondialisation modifie en profondeur les conditions d’interactions entre les sociétés et leurs cultures : les sphères culturelles se rapprochent, les lignes se déplacent, il y a des influences mutuelles, des visions du mondes irréductibles, des appétits qui entrent en concurrence. Alliée aux technologies, la mondialisation culturelle joue un rôle central sur nos expériences culturelles individuelles et l’imaginaire collectif, la culture est devenue une grande surface mondialisée où tout est disponible à profusion ! De nouvelles formes d’expressivité émergent et vont jusqu’à concurrencer les sphères médiatiques traditionnelles. En étant accessibles à tous, podcasts et gaming sont devenus des tiers-lieux numériques où les récits communs se transforment, évoluent et innovent. L’art et la culture s’emparent des questions de société et des problématiques environnementales avec des moyens de diffusion et d’action qui sont démultipliées : ce qui était autrefois une parole locale peut prendre l’ampleur d’un phénomène mondial.

Crédit image : Rosalia par Rolling Stones

Quand le local devient mondial : le glocal

Avez-vous déjà entendu parlé de Mc Fioti ? Si son nom ne vous dit rien, vous avez surement entendu sa chanson Bum bum tam tam, le hit de l’été 2017. Un chef d’oeuvre de la musique brésilienne qui représente au mieux toute la subtilité du Funk. Un genre musical qui a été si longtemps cantonné aux frontières brésiliennes et pourtant extrêmement populaire dans le pays.  En quelques années, la mondialisation culturelle ont entraîné les productions musicales hors de leurs frontières, la musique locale s’exporte à un niveau global. L’industrie musicale d’Amérique Latine connaît un nouvel essor. En effet, les tubes, longtemps restés confinés en lisière du continent s’exportent aujourd’hui aussi bien que ceux des stars américaines,  Alizée et Zaz sont des rockstars en Amérique Latine et des chants tibétains traditionnels sont désormais accessibles sur Youtube. En rendant la diversité culturelle accessible le numérique a démenti les prévisions apocalyptiques autour de la mondialisation dont la dimension culturelle n’est abordée que pour dénoncer l’acculturation et la perspective de chocs des civilisations. Pourtant au regard de la profusion culturelle, chacun peut multiplier ses sources, construire des intérêts variés autour de schèmes culturels qui nourrissent la diversité. La culture, accessible par bride, dépasse le contexte local des interactions puisque les relations se déploient dans un nouvel espace-temps que permet Internet. En termes musicaux, ça se traduit par le côtoiement des musiques traditionnels des hits parades. Parallèlement au processus de mondialisation, le numérique a transformé l’industrie musicale. En 2013 Beyoncé a sorti un album surprise éponyme, directement en ligne (et a réitéré plusieurs fois depuis) bouleversant ainsi les codes de la distribution musicale. Aujourd’hui tout l’écosystème musical est en transition. Le numérique a tant réduit les coûts de production et de diffusion que les artistes boudent les labels de musiques et se tournent vers d’autres schémas de création. On assiste à une nouvelle forme de démocratisation musicale où tout un chacun peut produire avec facilité un album de qualité. L’autoproduction est devenue une donnée majeure de la production musicale. Pour preuve, en juin 2017 les Grammy Awards ont révisé leur règlement et ont ouvert les récompenses aux artistes indépendants diffusés exclusivement au format numérique. Cela permet à Chance the Rapper, autoproduit et distribué via TuneCore, d’être nommé révélation de l’année et meilleur album rap alors qu’en 2016, il n’avait même pas le droit de se présenter. D’ailleurs, le numérique est devenu le moyen privilégié d’écoute de la musique et une part intégrante du processus de création. Aussi on peut se questionner sur l’influence des plateformes de streaming sur la création et la mise en concurrence des artistes qui vont parfois lisser leurs musiques pour entrer davantage dans les choix de vente. C’est le cas de la chanteuse Rosalia dont le premier album puisait dans des inspirations de la musique andalouse aux sonorités flamenco pour, un an plus tard elle propose un single dans un style totalement différent, le reggaeton mais bien plus dans l’air du temps.
Alors d’où viendra la Beyoncé de demain ? Comment le numérique a bousculé à la fois le contenu et la production musicale ? Réponse à Futur.e.s !

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Robin Vincent, mood’s editor chez Deezer, Animateur et fondateur de Jetlag, émission sur OKLM radio qui explore les nouvelles tendances des musiques urbaines du monde
  • Sophian Fanen, journaliste, fondateur “Des jours”, auteur de “Boulevard du stream”

 

podcasts, plateformes de gaming, streaming… Les tiers-lieux numériques

Musique, sexualité, féminisme, tech, voyage, entrepreneuriat, développement personnel, documentaire, décryptage de l’actualité, littérature, pas un domaine n’échappe au phénomène du podcast ! De nouveaux podcasts apparaissent chaque jour sur les plateformes d’écoute, multipliant les concepts et donnant un nouveau souffle à la parole.
Pourquoi ? Peut-être est-ce l’envie irrésistible de prendre la parole pour exprimer des points de vue ou bien l’appétence pour les récits pluriels ou bien des coûts de production et de diffusion très faibles… Face à l’offre conventionnelle des médias, le podcast favorise l’émergence de nouvelles voix que l’on n’entend pas forcément ailleurs. Les radios sont en mutation, et transforment leurs programmes en les adaptant aux nouvelles écritures numériques, en s’appuyant sur leurs identités éditoriales pour proposer des formats dans le domaine de la création et de la fiction. Toujours est-il que l’audio s’est imposé dans ce monde du tout image et pourrait devenir une nouvelle source pour nous aider à cerner l’air du temps. Gratuit et accessible à tous les podcasts redéfinissent les espaces de la parole public, devenant un tiers-lieu du numérique au même titre que les plateformes de jeu vidéo. Peu semblables au premier abord, les plateformes en ligne et les podcasts ont en commun de proposer un partage d’espace, où les individus peuvent se rencontrer, échanger et faire société. Mais la culture et le numérique font-ils bon ménage ? Après la musique, le cinéma, la littérature, c’est au tour du monde de l’art et des musées d’être bouleversé par la collision avec les nouvelles technologies. La démocratisation culturelle est souvent le prétexte d’innovations toujours plus performantes pour rendre plus accessible les mondes de l’art, la réalité virtuelle et les expositions numérisées foisonnent et font évoluer les rapports aux institutions muséales. Si l’importance du virtuel dans la vie sociale et l’engagement civile n’est plus à présenter, le numérique devient le prolongement des socialisations du monde réel. Il permet l’émergence de nouveaux espaces de parole, ouvrant un dialogue à plusieurs voix où les imaginaires individuels convergent pour écrire un avenir commun.

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Laurie Chapotte et  Hélène Cavalié, entrepreneuses d’Intérêt Général
  • Vinciane Zabban, Maitresse de conférence à l’Université Paris 13, au laboratoire EXPERICE
Crédit image : Jérémy Gobé dans atelier

Comment empêcher l’environnement de péricliter ?

De Rubbens à Guernica, en passant d’Aragon à Tania Bruguera, l’art, sous toutes ses formes, peut constituer un outil politique. La frontière entre la démarche artistique et un engagement est souvent tenue. Face aux enjeux sociaux contemporains l’art et la culture sont des outils politiques majeurs d’expressions et d’actions.
Aujourd’hui la question écologique est devenue dramatiquement urgente : nous avons encore deux ans pour inverser la courbe du réchauffement climatique, et onze années pour tenter d’empêcher l’irréparable. Pourtant il demeure des mauvais élèves de l’écologie, dont la mode est en tête de liste. La fast fashion est une des industries les plus polluantes de la planète, entre une surproduction destructrice, une fabrication parfois toxique et une main-d’oeuvre asservie, les accords de la COP24 peuvent aller se rhabiller (chez Chanel). Toutefois des acteurs du secteur tentent d’inverser la tendance et de faire émerger une mode plus éthique, plus durable et plus écologique. Ces voix sont encore minoritaires face aux géants de l’industrie pourtant les initiatives se multiplient. L’ancien mannequin bangladais, Bibi Russel a lancé sa marque en se basant sur le concept de “Fashion for Development”. Son objectif était d’implanter la mode comme atout économique durable pour son pays plutôt que la perpétuation d’une domination économique occidentale, en assurant un revenu stable et équitable aux travailleurs elle cherche à autonomiser les femmes et contribuer à éradiquer la pauvreté de son pays. Bibi Russel est un exemple parmis du tant d’autres des industries culturelles qui choisissent de s’orienter vers des productions plus respectueuses de l’environnement. Les acteurs culturels ont conscience du péril écologique, ce qui transparaît dans toutes les facettes de l’art. Dernièrement Lil Dicky a réuni Leonardo DiCaprio, Ariana Grande et Justin Bieber pour chanter en coeur et sauver la planète. A une autre échelle l’artiste plasticien Jérémy Cobé a mis au point le projet “Coral Artefact”. Il utilise de la dentelle Fontanille pour protéger la barrière de corail, menacée par le réchauffement climatique. Des initiatives qui ré-affirment le rôle prépondérant de l’art pour trouver des réponses aux enjeux de notre époque.

On en parle à Futur.e.s :

Au micro :

  • Bibi Russell Artiste UNESCO pour la paix, Ex mannequin internationale, désormais créatrice de mode engagée.
  • Maud BehaghelCountry manager France à United Wardrobe, plateforme de revente en ligne de vêtements d’occasion,Ex. Uber, Ex. Vestiaire collective.
  • Noémie Balmat, fondatrice du thintank FUTUR404 et du magazine éponyme aux intersections entre mode et innovation durable.
  • Jérémy GobéCet artiste plasticien s’est lancé le pari fou de sauver la grande barrière de Corail avec la dentelle du Puy-en-Velay et un grand zeste de tech.
  • Felipe & Nicolas – Les deux co-créateurs d’Imago.
  • Laurent Bazin – Il créer la Compagnie Mesden au sein de laquelle il écrit et met en scène ses propres pièces.
  • Line Brucena – Fondatrice de Gengiskhan Production en 2012.

 

Dans un contexte de flux d’échanges intense, continue et mondial, comment est-il possible de faire entendre sa voix ? Grâce au numérique, les supports d’expression se multiplient et de nouveaux espaces d’échanges apparaissent dans toutes les sphères de la culture. Musique, art, jeux vidéo ou nouveaux médias, tout est prétexte à porter une parole nouvelle auprès d’une communauté tout en ayant une résonance mondiale. Le monde prend conscience de l’urgence écologique, les citoyens perçoivent les changements climatiques, et que la surproduction soulève de l’indignation, pourtant il demeure une certaine inertie quant à la prise de solution politique. Face à cela les artistes et acteurs culturels prennent des initiatives innovantes pour proposer des réponses aux problématiques contemporaines.  Futur.e.s décrypte les cultures passées au filtre du numérique !