Techfestival à Copenhague : (Re)building a desirable online world

Pour sa deuxième édition, le Techfestival de Copenhague affiche 16 000 participants et un manifeste radical “the Copenhagen Letter on tech” – co-écrit par 150 personnes lors de sa première édition – qui commence ainsi : « We live in a world where technology is consuming society, ethic, and our core existence ». Cri d’alarme, mais avant tout appel à agir collectivement : l’intention est si proche de la mission de Futur.e.s que nous avons fait le voyage pour participer à ces 5 jours de rassemblement de geeks, entrepreneurs, community leaders, qui souhaitent reprendre la main sur le futur.

Le Techfestival, c’est quoi?

Le festival se déroule sous le soleil de cette fin d’été très chaud aussi à Copenhague, dans le quartier en transition de Kødbyen ou Meatpacking district. Les entrepôts de bouchers se sont transformés en restaurants branchés et espaces de coworking dans lesquels le Techfestival a pris ses quartiers. Kødbyen abrite aussi une salle de shoot, superbe exemple de réhabilitation architecturale à la mode scandinave, dont les usagers s’intègrent parfaitement à la faune locale de bobos.

Les différents rendez-vous du festival se répartissent comme autant de satellites dans les différents espaces du quartier, tous réhabilités façon design scandinave ou friche berlinoise. A 17 h, la programmation rassemble tout le monde autour d’une scène dressée en plein air, dans la cour centrale des entrepôts, pour des keynotes, une session de wrap up et un temps festif animé par des DJs danois et européens. C’est aussi dans cet espace central que chaque midi ouvre une table communale au menu végétarien ouverte aussi bien aux festivaliers qu’aux badauds : partage de l’espace public sur lequel nous reviendrons.

Le programme du festival est organisé en meetups et summits balaye l’ensemble des questions éthiques et prospectives qui traversent le monde de la tech. Les summits sont des sessions thématiques d’une journée. Entre 30 à et 50 participants se rassemblent autour d’un sujet riche de controverses pour une discussion collaborative et des ateliers d’idéation. De très nombreux thèmes de discussions sont proposés, des incontournables – “Playing with Blockchain”, “Designing for Artificial Intelligence” – aux inattendus “Futures Spaces of Silence Summit” et “Reprotopia Summit”.

Il a donc fallu faire des choix ! Dans ce compte-rendu, nous vous parlerons des 4 summits auxquels nous avons participé “(Re)building an online desirable world summit”; “Beyond Borders”; “Afrofuturism and Blockchain”; “Community Leadership Summit”. Tout est en anglais et les participants, s’ils sont surtout Danois, viennent du monde entier se réchauffer dans la “Marseille du nord”.

Une AMBITION COLLECTIVE: inventer un nouvel internet, équitable, sécure et…slow !

Rendez-vous le premier jour à 10h à Sort/Hivid, un théâtre alternatif politique de Kodbyen. Animé par Tariq Krim, entrepreneur français, (re)Building a Desirable Online World summit porte l’intention centrale du festival. Alors que le monde de la tech est dominé par d’un côté le modèle essentiellement américain des GAFAM, de l’autre le modèle chinois d’un régime autoritaire d’intelligence artificielle augmentée, pouvons-nous inventer un modèle alternatif qui corresponde au monde dans lequel nous voulons vivre ? Pouvons-nous construire un internet compatible avec la démocratie ? Selon Tariq Krim, les citoyens européens doivent jouer un rôle dans cette révolution dont le moteur principal sont nos “guts” – un moteur nommé désir.

Tariq Krim, hôte de ce summit, est fondateur de Netvibes, Joli Cloud et a récemment lancé Dissident.ai. Il fit un temps partie de la scène hacker allemande dont le motto fut lancé dans un contexte post-guerre froide, “information wants to be free”. Tariq Krim qui se reconnaît toujours dans la vision des “data as a force for good” distingue les innovateurs et innovatrices d’aujourd’hui schématiquement en deux groupes. Les “accelerationists” pensent que les problèmes créés par la technologie seront résolus par plus de tech. Au contraire, le courant du “slow web”, par analogie à la “slow food” propose de remettre l’utilisateur au centre de sa vie numérique. Le slow web entend aider l’utilisateur à reprendre le contrôle de ses données mais aussi recréer un domaine public numérique et ouvrir des espaces de conversation publics – tout ce dont le monopoles des GAFAM nous prive. L’entrepreneur explique ainsi que les acteurs de la tech qui donnent forme à notre monde actuel pensent réellement que le monopole est une bonne chose, et n’ont pas du tout été préparés aux enjeux actuels qui dépassent leurs stratégies. D’un point de vue technique slow web est lié à la promotion de standards ouverts, à l’ouverture des plateformes, à la défense du domaine public, à l’interopérabilité des données d’un service à l’autre et au respect des données privées.  

En réponse aux enjeux ainsi posés, le groupe de 50 discutants s’empare de plusieurs sujets : les médias; l’éducation; la gouvernance; le design des interfaces. Pendant plusieurs heures, les sujets ont rebondi de part et d’autres de l’espace entre un designer américain, une éducatrice danoise, ou encore un dessinateur politique soudanais. L’un des membres de l’équipe de Casper Klynge, ambassadeur danois auprès de la Silicon Valley, souligne les questions liées à la gouvernance et la régulation, pas si simples. Il estime que 3 clés peuvent guider la réflexion  : être plus agile dans les régulations; s’inspirer de ce qui est déjà fait en terme de droits, dans les droits de l’homme par exemple; éviter le clash Union Européenne / Silicon Valley.

La discussion du summit a été extrêmement riche. On peut simplement regretter que la session n’ait pas évolué du débat d’idées vers des ateliers de prototypage de solutions, car la plupart des gens présents étaient des doers. L’importance du sujet et l’implication des participants aurait mérité l’écriture d’un plan d’action citoyen à l’échelle européenne !

LES futurs post-technologiQUES D’INTERNET AGE MEDIA

Le Beyond Borders Summit du vendredi est organisé par IAM – Internet Age Media, mi think-tank mi agence créative de Barcelone, qui creuse la question des futurs post-technologiques et appréhende internet comme une culture. Nos hôtes sont convaincus que 2050 verra l’avènement d’une “citoyenneté planétaire” et cherchent à engager, outiller ces futurs citoyens et écosystèmes vers une certaine conscience planétaire. D’où la question des migrations et des frontières, sujet contemporain et brûlant, qu’il leur semble fertile d’interroger au prisme de l’art, du design, de la science fiction, et des projets collectifs nés sur la toile. Si l’on ajoute que l’un de leurs principes de travail est : Futurs in plural, fuck singularity, on peut dire que nous nous sentons déjà comme chez nous 🙂 Sujet, approche, organisateurs, tout résonne dans ce workshop prometteur : on fonce.

Organisé au sein de Space 10, laboratoire du futur mode de vie urbain propulsé par Ikea, le summit de challenge créatif d’IAM est un petit modèle du genre. En apparence légère, fluide, bourrée de clins d’oeil geek et souvent “random” (l’un de leur mot clé pour développer la créativité et la pluralité), la structure de la journée est en réalité ultra solide pour guider les participants : la matinée est consacrée à la connexion entre participants et à l’inspiration, tandis que l’après-midi nous met au travail par des exercices en petits groupes. Le tout presque sans couture : par exemple les pauses café nous invitent à rencontrer 2 personnes pour discuter des key learnings que l’on a tiré jusque là, le déjeuner est prévu pour faire connaissance avec le groupe de 5 personnes dont vous avez hérité pour le premier exercice de l’après midi … et  cela marche très bien.

En termes de contenus pour nourrir notre inspiration sur le thème du jour, nous commençons par un film de 13’ du site TheOneMinute curated by Salome Lamas, Our Soul ins’nt a border qui compile des vidéos d’art et des performances sur le thème des frontières pour booster visuellement nos réflexions. Ensuite, 4 talks s’enchaînent, avec des intervenants franchement inspirants dans leur diversité qui rendent tangibles les migrations d’hommes et femmes, d’idées, d’images, mais aussi l’impact des migrations humaines sur les territoires, l’imaginaire lié aux frontières, à l’appartenance nationale… Nous enchaînons un skype avec Dámaso Randulfe, éditeur du Migrant Journal, et les talks d’Aryanà Francesca Urbani des Nations unies et fondatrice du site Imagined Borders, Murat Suner, co-founder & editor of Fair Planet, et Anne Quito, design reporter chez Quartz, « obsédée par les passeports »,  leur histoire et leur design.

© imagined Borders

L’après-midi nous met à contribution. D’abord en réfléchissant en groupes sur une définition de “planetary citizenship”, formulés à la manière des déclarations “We, People of Earth…”. Ensuite en essayant d’arriver à une définition consensuelle … finalement facile tant les aspirations du public convergent. A titre d’exemple, une dimension intéressante : “There is no finality to planetary citizenship, it is a process.”

Enfin IAM dégaine la carte « Black Mirror » pour nous faire travailler à un scénario d’optimisme critique : « Inventez l’anniversaire d’un enfant de 5 ans en 2050, et le cadeau qui lui est offert”. Encore une fois bien guidés par des étapes claires et fun, nous avons la consigne d’imaginer la situation critique qui aurait mené à l’instauration d’une citoyenneté planétaire en 2050, et les outils/jouets permettant aux enfants de vivre dans ce nouveau paradigme. Alors qu’elle n’est pas mentionnée comme un ingrédient obligatoire, la technologie vient naturellement s’insérer dans les scénarios. Traducteur de jeux entre cultures éloignées, casque VR pour découvrir à sa majorité la vérité sur l’état de la planète … les propositions font honneur à niveau de créativité de la journée.

On ressort de ce workshop avec l’envie de commencer nos prochains ateliers avec des points de départ moins technologiques, moins solutionnistes, plus humains, politiques, afin de replacer les enjeux du numérique dans un cadre qui englobe les autres enjeux cruciaux de notre époque. Avec comme guides quelques mottos partagés entre IAM et Futur.e.s : “Futures are to be invented, predictions are too boring” “Internet shapes collective intuition”,”Internet connects diverse perspective & opens access to universal stories”, qu’on verrait bien sur nos propres affiches!

Quand la blockchain et l’afrofuturisme se rencontrent : le pari d’Ingrid LaFleur pour Détroit

Ingrid LaFleur était une des invité.e.s-phares du Techfestival. Artiste, activiste et afrofuturiste afro-américaine, elle avait convié les participants du festival à réfléchir dans le cadre du summit Afrofuturism and Blockchain à l’intersection ou “sweet spot” entre la blockchain et l’afrofuturisme. Selon elle, la blockchain comme l’afrofuturisme peuvent impulser un mouvement conjugué d’émancipation – décolonisation du système économique pour la blockchain et décolonisation des représentations de la “blackness” pour l’afrofuturisme. La combinaison des deux pourrait-elle donc être la promesse de la fin des inégalités raciales et d’une émancipation de la société toute entière ?

©NICK HAGEN

Ingrid LaFleur a d’abord fondé Afrotopia en 2012, un projet artistique, synthèse de science fiction, histoire noire, technologie, changement social. Le projet s’est incarné à travers des films, des sets de DJs, des projets d’archives et des programmes pédagogiques. Selon l’artiste, l’afrofuturisme peut-être défini comme un mouvement fondé sur des représentations de sciences-fiction et réalisme magique d’un corps noir émancipé, protégé des risques d’oppression et d’assassinat qui sont une menace réelle dans nos sociétés.  “L’afrofuturisme se vit plus qu’il ne se pense” décrète Ingrid LaFleur. Plus qu’un courant culturel, c’est un activisme politique porté par un réseau international. Initié dans les années 60 par des artistes tels que Sun Ra, l’Afrofuturisme revendique un futur prospère pour des populations africaines que l’esclavage a privé de son histoire.

En 2017, Ingrid LaFleur s’est déclarée candidate à l’élection municipale de Detroit aux Etats-Unis. 85% de la population de Detroit est noire et l’administration publique, selon elle, est au service de la minorité d’administrés blancs et dominants économiques. C’est sa mobilisation politique qui a conduit Ingrid La Fleur à fonder il y a quelques mois à peine EOS. EOS est une nouvelle architecture blockchain qui propose un modèle de gouvernance décentralisé. Ni l’Etat, ni aucune administration n’a de contrôle sur la communauté EOS qui s’organise en DAC (Decentralized Autonomous Corporations) pour gérer différents sujets tels que la maintenance énergétique, la gestion des inondations… Chaque participant à EOS adhère à une constitution dont l’article introductif engage les signataires à une gouvernance non-violente. EOS est pour Ingrid LaFleur une plateforme d’expérimentation politique plus qu’un objet technique.

La trentaine de participants au summit était constituée de chercheur.e.s en histoire visuelle et histoire de l’art, activistes en faveur du revenu universel, ingénieur.e.s spécialistes de la blockchain, organisatrices d’événements techs et manageuses culturels. Toute cette expertise réunie n’a pas réussi à trouver des intersections fructueuses entre l’afrofuturisme et la blockchain. Il aurait peut-être fallu travailler sur des cas applicatifs concrets comme la formation ou la gouvernance des quartiers. La vertu de ce summit fut cependant de jeter des ponts entre des communautés – chercheurs et activistes, artistes et technologistes – unanimement mûs par un désir d’utiliser la blockchain pour inventer une alternative au capitalisme et à sa culture.

Les communautés au coeur dES futurs

Parmi les summits auxquels nous avons participé, le Community Leadership Summit fut de loin le plus fréquenté. Nous étions une centaine réunie pour une journée dans le super cool espace du club H15 à Copenhague. Cet afflux de personnes cosmopolites qui partagent l’étiquette “community leader” est la preuve que la construction et l’animation de communautés est clef dans un monde où les connexions sont rendues de plus en plus faciles mais où le sentiment d’appartenance est de plus en plus diffus.

Les hôtes de ce summit était le danois Séverin Matusek, fondateur de co-matter, une plateforme dédiée aux bonnes pratiques de communautés, et l’Américaine Claire Wasserman, fondatrice de Ladies Get Paid. Vêtus de combinaison bleu nuit d’astronautes ils ont présenté le programme minuté de la journée bâti comme une “unconference” : temps d’inspiration alternent avec sessions de réflexion en petits groupes, le tout lié par une énergie d’enfer.

©Techfestival

Qu’est-ce qu’une communauté en 2018 ? Comment la technologie facilite-t-elle la construction de communautés ? Comment faire en sorte que les communautés aient un impact véritable dans le monde?

La diversité des profils des participants a garanti une variété de réponses. Parmi eux se trouvaient des animateurs de living labs, d’espaces de co-working, des collectivités, des réseaux de start-up, des corporates, des experts du design et de l’innovation, des plateformes de blockchain. Une communauté en 2018, a-t-on entendu, est “a self-selected group of like-minded individuals with a shared purpose – in a world where connections are easier than ever to make but meaningful connections are harder to establish..” “ a community in 2018  is an ecosystem that you can join by choice”..

Claire Wasserman a partagé l’histoire de la communauté de Ladies Get Paid qui compte aujourd’hui 30 000 personnes et des rassemblements qu’elle appelle “town hall” dans tous les Etats-Unis. Le point de départ de cette communauté, a-t-elle insisté, est la nécessité qui réunit ces femmes – se battre pour l’égalité salariale. Ce n’est pas un “nice to have” mais un “need to have”. Elle a monté sa communauté petit à petit, avec des outils comme Slack, qui permet de créer autant de channels que l’on veut sur des sujets très divers. Elle reprend ensuite les contenus les plus partagés, débattus en ligne, pour en faire des thématiques d’événement. Claire a depuis le début la certitude qu’il ne faut pas négliger la dimension business de Ladies Get Paid : elle en a fait une marque, pas une association, car elle sait à quel point les marques sont intéressées par de telles communautés. Elle produit aussi des contenus simples pour les rendre viraux sur la toile.

Nombre des community leaders présents se questionnaient sur l’utilisation des technologies pour construire une communauté. Les outils numériques sont au coeur de leur pratique, notamment pour animer des communautés globales comme c’est le cas pour Amy Heaton, community manager de Polaroid, ou Claire Wasserman avec Slack. Une vraie tendance à la déconnexion et au changement d’échelle s’amorce cependant. Le focus se porte sur la reconstruction d’une sociabilité à l’échelle du quartier, d’un espace communautaire, où les liens se créent sans connexion, “by ear and touch”.

NOS QUELQUES TAKE AWAY DANOIS

Au-delà des contenus qui nous ont clairement enthousiasmées, le Techfestival est une bouffée d’air frais que nous prenons volontiers pour repartir dans les projets de Futur.e.s.

L’esprit et la structure d’un évènements tech sont finalement un bon reflet de la culture du pays des organisateurs : on avait déjà pu le voir à Slush à Stockholm, ou au Kikk Festival à Namur. Ce qui nous a frappées lors de ces quelques jours, c’est la grande horizontalité et la fluidité dans la manière de se rencontrer et d’intervenir. Les participants au festival sont naturellement curieux, moins de notre poste en entreprise que de ce qu’on partage concrètement dans les summits, naturellement ouverts à se laisser bousculer ou surprendre. 

©Techfestival

Quelques exemples :

  • La fluidité de l’insertion d’un tel événement dans l’espace public. Le Meatpacking district en soit est déjà l’endroit idéal pour héberger le foisonnement de propositions dans un espace en transition, donc hybride : mais l’on sent bien que la débordement du festival dans l’espace public, les rues, les places du quartier semble naturel aux danois, favorise la mixité des publics, tout cela dans un esprit calme et ouvert et curieux.
  • Le fait qu’il n’y a pas vraiment de hiérarchie marquée entre les intervenants et le public, à l’image de la société danoise très horizontale. Les speakers sont sur “scène” à un moment du workshop mais restent souvent 3 ou 4 jours pour participer en tant que public à d’autre sessions, ce qui rend le niveau des débats fort pointu, éclairé.
  • L’attitude et les attentes du public du Festival : le public est professionnel en très grande majorité, mais ne vient pas faire du business. Il vient avant tout rafraîchir sa pensée, s’inspirer de bonnes pratiques, exercer son sens critique. En un sens, mêler ses aspirations de professionnel et de citoyen et d’usager.
  • Enfin de manière générale la facilité de prise de parole des danois (et des anglo-saxons). Les ice-breakers de début de session serait presque inutiles tant les participants sont dans l’ensemble très enclins à prendre la parole, exprimer une opinion même mal ficelée, qu’un autre peut réfuter ou compléter dans la foulée. Un état d’esprit essentiel au format du Techfestival, difficile parfois à atteindre en France où la scolarité a sanctionné la moindre de nos prises de parole à l’oral..

Et maintenant?

 

La seconde édition du Techfestival s’est achevée sur la production du Copenhagen Catalog , rédigé à nouveau par un think tank pendant le festival, bien décidé à donner une suite à la Lettre de Copenhague. Ce document, co-produit, continue sa vie collective en vous proposant de signer les principes qui vous parlent le plus.

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equipefens