Les robots vont-ils vraiment nous voler nos boulots ? Si les avis des économistes divergent, la question inquiète… et déchaine bien des passions. Sans prétendre avoir la réponse, toute l’équipe de Futur en Seine s’est forgée une conviction : face aux mutations annoncées, pas de politiques de l’autruche ! L‘automatisation menace l’emploi ? Qu’à cela ne tienne, imaginons de nouvelles manières de travailler.
Préoccupation « number one » des Français lors de la campagne présidentielle, la question de l’emploi demeure cardinale pour nos concitoyens. Et pour cause, alors que le chômage de masse est déjà bien installé en France depuis 30 ans, voilà le développement de la robotisation menace de détruire encore plus d’emplois… et précariser ceux qui restent.
Les chiffres donnent le tournis. En cinq ans, cette quatrième révolution industrielle « devrait créer 2,1 millions d’emplois et en détruire 7,1 millions » prophétise le World Economic Forum de Davos dans son rapport « le futur de l’emploi » (2016). La formule magique Big Data + IA aurait, elle, déjà permis aux GAFAM et NATU d’économiser des milliards de dollars en fidélisant leurs clients et utilisateurs grâce aux algorithmes de recommandation surpuissants ; bien plus efficaces que l’accompagnement traditionnel d’un conseiller client.
Et pour achever de nous démoraliser, le très vénérable bureau de recherches économiques américain a publié tout récemment (le 27 mars 2017) une étude menée par deux chercheurs du MIT et de l’université de Boston. Sa conclusion est sans appel : chaque robot introduit sur le marché du travail détruit 6 emplois. Et il entraîne également une légère baisse de salaire chez ses collègues humanoïdes.
Double effet kiss cool.
Si ce sombre tableau et les craintes qu’il inspire ne sont pas sans fondements, son petit goût d’inéductable ne nous sied guère.
Plutôt que de baisser les bras et de nous transformer en « fossoyeurs involontaires du salariat », prenons le temps d’interroger en profondeur le « future of work ». Car si la robotisation ne tuera pas le travail, elle le transformera en profondeur. Préparons-nous !
Je suis le poinçonneur des IA
Alors même que nous cherchons tous à évaluer dans quelle mesure les robots vont, à terme, remplacer les humains dans les entreprises, rare sont ceux qui évaluent à quel point le cerveau humain est aujourd’hui indispensable pour « éduquer » les intelligences artificielles. Identifier des motifs sur des images ou des émotions sur des visages, traiter des masses de données, corriger une interprétation automatisée du langage… Toutes ces actions attribuées à la seule puissance de l’intelligence artificielle sont en fait le fruit de micro-actions humaines, réalisés par des millions d’ouvriers numériques, partout dans le monde. On les surnomme les « tâcherons du clic » ou les « éboueurs du web » ; qui sont-ils ? Jusqu’à quand aurons-nous recourt à leur service ?
Dans le même temps, les entreprises essaient depuis des années d’insuffler une culture “Happiness@ Work”. Mais le robot ne sera jamais un collègue comme un autre, le numérique réinvente les relations de hiérarchie et de collaboration… Comment se déploient les intelligences (augmentées, collectives, …) dans l’entreprise de 2050 ?
On en parle à Futur en Seine
- Les entreprises seront-elles encore humaines en 2050 ? Infos et résa
- Digital Labor : à quel point l’intelligence artificielle est-elle humaine ? Infos et résa
Au micro
- Raja Chatila, roboticien, directeur de recherche au CNRS, directeur de l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique à l’UPMC
- Benoit Raphael, spécialiste des médias digitaux, cofondateur de Trendsboard et blogueur
- Catherine Foliot, Designer et facilitatrice d’innovations collaboratives – Codesign-it!
- Antonio A. Casilli, professeur associé en Humanités numériques à Télécom Paris Tech et chercheur à l’EHESS
- Marie Lechner, journaliste spécialiste en arts et cultures numériques, commissaire d’exposition
- Elisa Braun, journaliste au Figaro
TRAVAILLEURS DE TOUS LES PAYS, HACKEZ L’EMPLOI !
Et si l’automatisation croissante des process et des tâches se révélait finalement être une formidable opportunité pour réinventer notre modèle économique et social ? Après tout, si les machines sont demain les nouveaux outils de la productivité qui portent la création de richesse, profitons-en pour repenser notre société. Des expérimentations existent déjà, en France et à l’étranger, pour « libérer » le travail de l’emploi, et réinventer au passage nos modes de rémunération et de collaboration. Des nouveaux outils qui portent en eux le germe d’une nouvelle société où pourraient s’épanouir des métiers inconnus aujourd’hui.
On en parle à Futur en Seine
- L’intelligence artificielle détruit des emplois ? Réinventons le travail ! Infos et résa
- Mon métier en 2030 Infos et résa
Au micro
- Susan Basterfield member et ambassadrice du réseau Enspiral, un réseau créé en 2010 qui réinvente l’organisation du travail en rassemblant 250 auto-entrepreneurs et 15 entreprises sans hiérarchie.
- Esko Kilpi, expert internationalement reconnu sur les sujets du travail et du post salariat.
- Francesca Pick, Ouishare
En pratique
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