Jeudi 1er mars dernier, dans le cadre de l’événement Futur.e.s en Africa, start-ups, entrepreneurs et collaborateurs de Société Générale des quatre coins de l’Afrique se sont réunis autour du sujet de l’éducation financière.
Pour l’entreprise, cet atelier s’est inscrit dans la continuité du Hackathon l’Arbre à Palabres dont l’objectif était de mieux appréhender le parcours de vie des acteurs de l’informel : mieux les écouter, mieux les comprendre pour mieux les servir. L’éducation financière était alors apparue comme un sujet majeur.
Traitée sous l’angle du numérique et de la gamification, cette problématique qui se trouve au coeur des réflexions actuelles de Société Générale suscite plusieurs interrogations :
- Quels sont les enjeux et les grandes problématiques de l’accès à l’éducation financière ?
- Quel est l’impact du numérique sur ces problématiques ?
- Quelles sont les pistes de solutions à envisager pour y répondre ?
Pour y répondre, Eric Asmar de Happy Family, le modérateur des échanges a ouvert l’atelier par une intervention de Valérie Noëlle Kodjo Diop (Responsable de l’Innovation et des modèles bancaires alternatifs de Société Générale pour la région Afrique, Méditerranée et Outremer) et Asmae Hajjami (Directrice adjointe Société Générale Maroc).
Par la suite, Hilda Moraa, a témoigné par sa propre expérience dans la création de Pezesha, marketplace de micro-crédit qui s’appuie sur l’analyse de données pour mettre en relation des prêteurs avec des emprunteurs à faible revenu.
Enfin, animés par bluenove, partenaire de Société Générale dans l’événement, quatre groupes de start-up et de collaborateurs se sont constitués pour identifier les principales problématiques au cœur de l’éducation financière. Pour resserrer le sujet, quelques prismes d’analyse ont été proposés aux participants : l’information sur le client, la formation financière et l’accès au crédit.
Les enjeux de l’éducation financière
L’atelier a permis d’esquisser les principales problématiques auxquelles sont confrontées aujourd’hui les populations qui nécessitent une éducation financière. Tout d’abord, la confiance dans les institutions bancaires est ressortie comme un sujet majeur qui empêche les populations d’accéder aux formations financières dans un contexte sain.
Ensuite, l’adaptation des contenus éducatifs aux contextes culturels, géographiques et linguistiques africains semble une problématique majeure qu’il s’agit de relever pour partager le savoir avec tous. De même, l’accessibilité (physique et virtuelle) de l’éducation financière et la complexité des procédures d’accès au crédit ne facilite pas son appropriation par les populations dans le besoin.
Ensuite, du point de vue des banques et des institutions l’accès aux données est un vrai sujet qui ne permet pas d’estimer la population dans le besoin d’une éducation financière ni d’avoir un accès direct à celle-ci pour l’éduquer, la suivre et lui proposer des crédits sur la base de données factuelles. De plus, même lorsque les sources d’information existent, il n’est pas toujours évident d’attester de leur véracité et de leur neutralité.
Comme le disait un des participants à l’atelier “un partage fluide et neutre de la donnée profiterait aussi bien aux “informels” qu’aux banques et aux gouvernements. Le seul principe nécessaire étant la transparence quant aux usages de cette dernière : d’où le concept de “data responsable” ».
Les pistes de solutions pour pallier le problème de l’éducation financière
Pour répondre aux problématiques préalablement identifiées, trois grandes typologies de solutions ont été proposés :
Tout d’abord, les technologies, quel que soit leur forme, donnent accès aux populations ayant besoin d’éducation financières et règlent le problème d’accès à la donnée dont manquent les banques. A ce titre, des chatbots conversationnels fonctionnant au machine learning pourraient constituer une interface avec les populations des informels pour les comprendre, les suivre et collecter leurs besoins.
Ensuite, la problématique de la confiance dans les institutions financières et l’importance des communautés (tontines) dans la culture Africaine laissent penser que la constitution d’un réseau d’ambassadeurs pour les informels pourrait être un intermédiaire entre les institutions/banques et les populations nécessitant une éducation financière.
Enfin, la production de contenu (vidéos, e-learning, podcasts, jeux…etc) revient comme une solution essentielle pour la diffusion de l’éducation financière au plus grand nombre. Cette dernière pourrait par ailleurs capitaliser sur des algorithmes pour être personnalisée aux cibles identifiées.
Et la suite ?
Pour prolonger cette réflexion, le rendez-vous est donné aux startups internes du groupe et externes ainsi qu’aux acteurs de l’informel de toute l’Afrique pour le Hackathon virtuel TamTam, suite du premier volet conduit par le Lab d’innovation de Société Générale à Dakar sous l’impulsion de Valérie Noëlle Kodjo Diop. Il portera sur les thèmes de l’éducation financière et de la santé.
Pour tout renseignement supplémentaire ou pour participer à ce Hackathon, veuillez contacter : tk@labinnovation-sg.com