Rencontre avec SimforHealth, une start-up qui propose aux futurs médecins de se former grâce à la réalité virtuelle

La réalité virtuelle (VR) est dans toutes les bouches. Jeux vidéo, formation des pilotes, traitement des phobies : la VR est partout, et il est parfois difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. SimforHealth fait sans aucun doute partie de la première catégorie, tant la start-up française accumule les reconnaissances publiques. Dans le cadre de Futur.e.s in Africa, nous avons rencontré Adrien Salimi, chargé de développement international chez SimforHealth.

Pouvez-vous me présenter SimforHealth ? D’où venez-vous ?
Adrien Salimi : Nous sommes une start-up bordelaise spécialisée dans l’utilisation de la réalité virtuelle pour la formation des médecins et professionnels de la santé. Nous proposons trois types de simulation. D’un côté, la consultation virtuelle via une plateforme appelée MedicActiV. Pour résumer, vous avez en face de vous un patient modélisé. L’objectif pour le professionnel de santé en formation est de diagnostiquer une maladie. L’avantage de notre plateforme est de proposer des cas créés. Elle offre même la possibilité de créer ses propres cas. L’intérêt pour le « créateur » est d’être rémunéré par la suite lorsque quelqu’un utilise l’un de ses cas pour se former.

Deuxième type de simulation : la simulation par ordinateur, permettant un meilleur apprentissage procédural. L’objectif est d’améliorer les manières de faire, les gestes adéquats. Prenons un exemple : dans un contexte de médecine nucléaire, avec des appareils émettant de la radioactivité, nous proposons une simulation permettant de mieux protéger le patient et le personnel de soins.

Troisième type de simulation : la réalité virtuelle dans un environnement entièrement simulé. Il faut savoir que nous sommes capables de reproduire n’importe quel type d’environnement. Nous avons notamment travaillé avec l’université de Stanford sur un cas de cardiologie. A cette occasion, nous avons entièrement reproduit l’une de leurs salles et leur processus pour la pose d’un stent. Dans un tel cas de figure, l’idée est d’améliorer encore un peu plus la formation de chirurgiens en devenir, mais déjà rodés à l’exercice.

Et quel regard portez-vous sur l’avenir de SimforHealth ?
L’année dernière, nous avons été repérés lors du CES 2017, ce qui nous a permis de collaborer avec Stanford, donc, mais aussi avec HTC, qui nous considère comme l’un des acteurs de pointe de la santé en réalité virtuelle. HTC nous a d’ailleurs invités sur le CES 2018 pour que l’on présente un cas « deux joueurs ».

N’est-il pas de plus en plus difficile pour vous de vous démarquer dans un milieu de plus en plus concurrentiel : celui de l’utilisation de la réalité virtuelle dans le domaine de la santé ?
Notre force, c’est la plateforme MedicActiV, qui génère de plus en plus de participations d’acteurs de la formation en santé. Du côté de la réalité virtuelle, je ne connais pas vraiment d’autres acteurs de la santé susceptibles de créer des cas à deux joueurs, par exemple. Notre équipe de développeurs, d’ingénieurs et de graphistes abat un travail remarquable, qui nous permet de pousser le réalisme toujours plus loin. Pour vous donner un exemple, en 2018, nous sommes capables de modéliser les mains de la personne en situation de réalité virtuelle, mains qui peuvent s’emparer d’objets virtuels.

Comment abordez-vous un possible déploiement sur le continent africain ? Avez-vous fait évoluer vos propositions afin de mieux coller aux usages ?
Après ce CES 2017, nous avons entrepris des collaborations un peu partout dans le monde : Asie, Moyen-Orient. L’Afrique nous a toujours beaucoup intéressés, tant les besoins en formation sont nombreux. Une implantation sur le continent africain pourrait nous permettre de croître de manière très rapide auprès de nombreux acteurs, rencontrés pourquoi pas ici, à Casablanca ! Ce que nous savons, c’est que nous devons proposer des produits adaptés aux écosystèmes locaux. Il est évidemment hors de question de nous contenter de transposer nos offres ici, sans que celles-ci puissent avoir un réel impact dans les universités et les centres de formation un peu partout en Afrique.